Dimanche des rameaux
En découvrant cette peinture, le regard est de suite attiré par le centre ou plutôt par celui qui occupe la place centrale : Jésus Christ. Et c’est heureux ! Car Jésus occupe toujours la place centrale ! Que ce soit ici sur cette peinture, ou dans l’évangile selon Marc ou les autres évangiles, ou encore dans toute vie chrétienne et avant tout dans le cœur du Père…

©Bénédictines de Vanves
Jésus au centre mais pas centré sur lui-même : il appelle d’un côté la bénédiction de son Père sur la foule et de l’autre il désigne le Père avec son index pointé vers le Ciel. Il se sait l’envoyé du Père, le Fils Bien-aimé…il sait aussi qu’il vient de Dieu et retourne à Dieu, que toute sa vie est ancrée en Dieu en qui il a sa source, sa raison d’être, sa joie de vivre, lui qui dès le commencement était en Dieu, était Dieu… lui, le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
Mais comment fait-il connaître Dieu ? Entre autres en entrant humblement dans Jérusalem assis sur un petit âne, une monture humble et réservée aux pauvres, accomplissant ainsi la prophétie du prophète Zacharie : Sion, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse… Comme selle et tapis rouge, il a les manteaux des gens de la foule, signes d’accueil apparemment dérisoires mais fondamentalement grandioses : à cette époque, le vêtement représente la personne elle-même. Et Jésus sait lire ces signes.
Le manteau est aussi la seule richesse des pauvres. Nous en voyons un de ces pauvres : à droite, celui qui tient son manteau en étant lui-même légèrement habillé. Il faut être pauvre de cœur pour avoir un cœur assez grand pour partager au risque de se ridiculiser. Oui, il y a des pauvres et des petits, les préférés de Jésus, parmi cette foule… ne fallait-il pas avoir déjà non seulement entendu parler de Jésus mais surtout l’avoir vu pour pouvoir le reconnaître et lui offrir une telle entrée dans la ville ? Une entrée digne d’un roi…
Et voilà que les adultes comme les enfants agitent avec leurs mains des feuillages. Que Jésus soit déjà passé devant eux ou s’avance vers eux, ils n’ont qu’une idée : l’acclamer ! C’est pourquoi ils crient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Un cri de foule, aussi belles que soient les phrases scandées, est toujours bruyant et quelque peu terrifiant…d’ailleurs cette foule qui aujourd’hui acclame Jésus, ne sera-t-elle pas de celle qui réclamera sa crucifixion dans quelques jours ?
Jésus, représenté assis en amazone sur le petit d’un âne, passe au milieu d’eux et va son chemin. S’il accepte sans mots dire tous ces hommages et signes d’honneurs témoignés par la foule à travers les cris et les feuillages agités, il acceptera de la même manière les moqueries, les humiliations et les injures lors de son procès.
Jésus au centre de nos regards, légèrement décentré dans la peinture, avance monté sur un petit d’âne. Il a choisi lui-même sa monture. Comme il choisit toujours d’être doux et humble de cœur, de faire ce qui plaît à son Père… et choisira aussi d’être livré. L’entrée triomphale à Jérusalem, sous les acclamations et les cris de joie, ne doit pas nous faire oublier l’autre entrée, toute humble, dans la Passion qui commence par le lavement des pieds, la fraction du pain et… l’acceptation de la trahison de Judas : triomphe de l’amour !
Service liturgie
Vicariat du Brabant wallon