Grain de blé qui tombe en terre
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Grain de blé qui tombe en terre,
Si tu ne meurs pas,
Tu resteras solitaire,
Ne germeras pas.
Jésus s’est identifié au semeur (Mt 13,3.37) et dans l’évangile de ce jour il s’identifie au grain de blé en annonçant de manière voilée sa mort prochaine : « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24). Jésus est ce grain tombé ‘sur la terre’ de la main du Père. Il s’apprête à accomplir sa mission et être descendu sous terre, dans le tombeau.
La comparaison avec le processus de germination du blé permet à Jésus d’attirer notre attention sur le paradoxe : c’est au cœur de la mort que la vie refleurit. De manière surprenante, le chant nous répète : « si tu ne meurs pas, tu ne germeras pas », c’est-à-dire il n’y aura pas de fécondité pour toi.
Porter du fruit, 1 pour 30 ou pour 60 ou pour 100 (Mt 13,8), c’est participer à la création, être auteur de vie : pour soi et pour les autres.
Cette réalité du monde agricole et humain (si l’on pense à l’effort et aux sacrifices que demande l’engendrement des enfants) se rapporte de manière spirituelle à Jésus : il va donner sa vie, il va mourir, pour que d’autres aient la vie (« Je suis venu pour que vous ayez la vie, et la vie en abondance », Jn 10,10). Il ne veut pas rester seul, il veut nous adjoindre, comme ses frères et sœurs, à la vie d’amour avec le Père. Ressuscité, il dira à Marie-Madeleine : « Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père » (Jn 20,17). Ainsi, le don de la vie terrestre de Jésus va porter du fruit en abondance : la vie éternelle sera donnée en partage à tous ceux qui croiront en lui.
Qui à Jésus s’abandonne
Trouve la vraie vie.
Heureux l’homme qui se donne,
Il sera béni.
La deuxième strophe du chant parle de nous, les hommes. Comme Jésus a donné sa vie, nous sommes appelés à donner notre vie à Jésus. S’abandonner à Jésus signifie suivre le chemin qu’il a tracé, le chemin du don de soi entier, sans compter. Mystérieusement, c’est en se donnant que l’on trouve la vraie vie, la Vie éternelle. Ce sera la bénédiction promise à celui qui accepte de se défaire de ce qui l’encombre, mais aussi de ce à quoi il est attaché. Car se déposséder libère notre esprit et notre cœur – même s’il peut y avoir un déchirement intérieur – et les rend ainsi disponibles pour accueillir un don plus grand encore : celui d’une vie en plénitude qui commence dès ici-bas et continue au-delà de notre mort. Dès maintenant, « c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie », dira saint François d’Assise.
Laissons-nous rejoindre par ce simple canon : là où j’en suis aujourd’hui, quel abandon à Jésus, quel don de moi-même suis-je appelé.e à faire ? Quelle crainte ai-je besoin de dépasser pour accepter ce dépouillement, mais pour un surcroît de Vie ?
Service de la formation
Vicariat du Brabant wallon
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