Jésus au désert
1ier dimanche de Carême

Ce dessin est le fruit d’une mission de lecture multilingue de l’évangile de Marc à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles en 2012. Le dessin bicolore prend pour thème la phrase de l’évangile : « Et Jésus était dans le désert durant quarante jours, tenté par Satan. Et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » (Mc 1, 13).
L’auteur met au centre de son œuvre un arbre. Pourtant nous sommes au milieu du désert… Le serpent qui pend de la branche – et dont la forme du corps semble dessiner un « s » – nous met en piste. Il nous renvoie à une autre scène de tentation, celle de la Genèse où Adam et Eve ont été tentés auprès d’un arbre, au milieu d’un jardin, par le Serpent (Gn 3). D’ailleurs, la punition pour l’acte de transgression suggéré à la femme a valu au serpent la condamnation à manger de la poussière (Gn 3,14). Un serpent dans le désert, rien d’étonnant donc. Mais cet arbre… pourquoi nous renvoie-t-il à l’arbre de la tentation en Éden ? Comme dans un miroir, cette symétrie nous suggère peut-être que Jésus prend sur lui la faute d’Adam et Ève et restaure la capacité en l’homme de vivre en alliance avec Dieu. Il est tenté comme eux, mais il ne va pas succomber. Bien plus, son épreuve sera un remède efficace à la chute originelle et à toutes les chutes de l’humanité.
Jésus touche l’arbre. Plus qu’un soutien pour Jésus jeûnant et luttant dans l’épreuve, cet arbre est le destinataire d’un geste qui semble être une caresse. En tout cas, une proximité s’en dégage. Comment ne pas penser à certaines représentations de Jésus qui, plutôt que ployer sous le poids de la croix, l’embrasse ? La croix est en effet le vrai arbre de Vie, en quelque sorte bien plus que l’arbre dans le jardin d’Eden. Nous pouvons nous rappeler ces représentations de la croix couverte de feuilles : image de la Vie que nous obtient la mort de Jésus. Ici aussi, l’arbre est plein de vie, couvert de feuilles, mais sans fruit qui tente…
L’ensemble de la composition est inscrit dans un cercle. Cela pourrait évoquer pour nous le cycle de l’histoire humaine : entre la première tentation et celle de Jésus, la boucle est bouclée, car Jésus va sortir l’humanité du cercle vicieux de la tentation et du péché. Désormais, par sa grâce de Ressuscité victorieux, la force nous sera donnée pour résister. L’épisode des tentations au désert est le prélude à la mission de Jésus et il nous renvoie vers la raison de cette mission (sauver les hommes du péché) et vers son accomplissement sur la croix.
Pour l’instant, Jésus est au milieu du désert dont le sable rappelle les vagues d’une mer. La mer symbolise dans la Bible le mal, le désert est ici un lieu hostile, lieu de combat pour la survie. Il se tient au milieu debout. Il porte des vêtements sommaires (ou des peaux d’animaux à la Jean-Baptiste ?) : l’épreuve ne le laisse pas indemne, mais ne l’engloutit pas. Au contraire, une certaine paix et sérénité se dégagent de sa personne.
Puissions-nous être forts de cette victoire de Jésus sur le tentateur dans toutes les mers, tous les déserts que nous avons à traverser actuellement.
Service de la formation
Vicariat du Brabant wallon
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