Ce dimanche, Jésus rencontre un lépreux. D’après l’évangéliste Marc, c’est le premier que Jésus rencontre. La guérison du lépreux clôt, cette année, la première partie du Temps ordinaire qui s’arrête pour laisser place au temps du Carême.
« Prier la Parole… pour en vivre » propose une écoute priante de la Parole. Elle est fondée sur la conviction que la Parole de Dieu est vivante et « prend chair » aujourd’hui dans la vie de celui qui l’accueille en vérité. Passant par une compréhension du texte, la recherche de son sens profond, elle achemine naturellement vers un cœur à cœur avec Dieu qui ne peut qu’influer sur l’agir au quotidien. Cette prière de la Parole est l’héritière d’une longue tradition appelée Lectio divina.
Lors de la présentation d’une journée « type » à Capharnaüm, Marc avait déjà raconté un exorcisme et une guérison (évangiles des deux dimanches précédents). En ce sixième dimanche du temps ordinaire, il nous rapporte une purification faite par Jésus, celle d’un lépreux. Pour être certifiée, l’impureté, comme sa purification, doit être reconnue par le « prêtre Aaron ou par l’un des prêtres ses fils » (Lv 13,12), nous rappelle la première lecture. En réponse, le psaume, qui appartient à une liturgie d’offrande de sacrifice – entre autres pour la délivrance d’une maladie -, nous parle de faute, de péché et nous invite à nous réjouir (Ps 31,1).
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Prier l’évangile de Marc 1,40-45
1er temps – Invocation à l’Esprit Saint
Invoquer l’Esprit Saint et prendre un bref moment de silence
Notre Dieu, Père de la lumière,
tu as envoyé dans le monde ton Fils,
ta Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant ton Saint-Esprit sur moi,
afin que je puisse entendre ta Parole dans ce passage de l’Écriture
et rencontrer Jésus Christ dans cette Parole qui vient de toi.
Accorde-moi de le connaître plus intensément ;
et qu’en le connaissant mieux je l’aime davantage,
parvenant ainsi, à sa suite, à la béatitude de ton Royaume,
béni pour les siècles des siècles.
Amen.
(Monastère de Bose)
Ou avec des mots personnels…
2ème temps – Lectio
- Lire le texte en silence.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1,40-45)
40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »
41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt
44 en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »
45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.
Pour répondre à des questions de compréhension, je peux m’aider des repères suivants.
- Être lépreux à l’époque de Jésus n’est pas rien : il faut vivre à l’écart, « porter des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, se couvrir le haut du visage jusqu’au lèvres et crier « impur, impur » (Lv 13, 45). Le but est clair : il faut éviter tout contact avec qui que ce soit.
- Le récit est celui d’une guérison. Suite à la supplication d’un lépreux, « Si tu le veux, tu peux me purifier » (40), Jésus va le guérir (v.41). Notons qu’une demande de purification implique non seulement de soulager le corps mais aussi de restaurer le demandeur en tant que sujet humain apte à des relations sociales et cultuelles normales.
- Jésus est « envahi » par une émotion. Celle de la compassion (v.41). Elle peut être comprise comme suscitée par la misère du lépreux qui retourne les entrailles de Jésus et le « force » ainsi à purifier le lépreux.
- Pour guérir, Jésus « étendit la main, le toucha et lui dit » (v.41). Quand Jésus touche le lépreux, il pose un geste exceptionnel : normalement, on ne touche pas un lépreux, il est impur. Or Jésus, lui, ne craint pas de toucher l’impureté car il la sait impuissante à le souiller, alors que sa sainteté, à lui, est contagieuse et peut guérir. Quant à sa parole : « Je le veux, sois purifié » (v.41), cette courte phrase met en évidence la puissance de la personne de Jésus.
- « Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt » : si Jésus emploi une menace (comme l’indique le terme grec) pour renvoyer l’homme guéri, c’est pour éviter un attachement servile à sa personne, on ne devient pas son disciple parce qu’on a été guéri.
- L’ordre de se taire « Attention, ne dis rien à personne » (v.44), est là pour limiter la « publicité de la guérison » au seul avenir social de l’ancien lépreux.
- L’obligation d’« aller se montrer au prêtre » (v.44), c’est-à-dire se soumettre à la Loi, donne au lépreux d’assurer son avenir social, puisque le geste doit être « pour les gens », autrement dit pour les Juifs aux yeux de qui la guérison n’est acquise et reconnue que par le constat d’un prêtre, comme nous le rappelle la première lecture : « Quand un homme aura sur la peau une tumeur, une inflammation ou une pustule, qui soit une tache de lèpre, on l’amènera au prêtre Aaron ou à l’un des prêtres ses fils » (Lv 13,2).
Relire à nouveau le texte en silence : je repère les mots, les personnages, les mouvements, le lieu… Je me représente la scène… Je relève ce qui me parait important dans le texte.
Cette étape revêt un caractère plus studieux mais elle est importante pour « scruter » le texte biblique et lui permettre de véritablement me parler. « Que me dit le texte ? »
3ème temps – Meditatio
Relire lentement le texte : je regarde Jésus. Il me parle à travers cette Parole. Qu’est-ce que cet Évangile me révèle de lui ? Quelle est la foi qui s’y exprime ? Comment ce témoignage de foi résonne-t-il en moi ? Qu’est-ce qui me rejoint aujourd’hui ? En quoi suis-je éclairé(e) ? Touché(e) ? Interpelé(e) ?
Convaincu(e) que cette Parole de Dieu s’adresse à moi pour aujourd’hui, je ne me précipite pas pour rechercher des applications concrètes immédiates. Je ne me fixe pas sur moi-même mais sur Dieu, en ayant une lecture christocentrique et en m’attachant d’abord à contempler la grandeur et la beauté du Mystère révélé.
4ème temps – Oratio/Contemplatio
Relire le texte lentement et laisser monter ma réponse, une prière nourrie des paroles du texte biblique et véritable cœur à cœur : je laisse mon cœur parler librement à Dieu, dans la louange, la demande de pardon, la supplication, l’intercession…
Il ne faut pas avoir peur de consacrer du temps à cette étape. Donner le temps au temps… pour permettre une adhésion du cœur. Le laisser s’ajuster à la disposition intérieure du Christ.
5ème temps – Actio
Il y a bien un 5ème temps, car en prolongement à ce temps de prière et par « la grâce de Dieu », la Parole prendra chair dans le concret de ma vie.
Lecture infiniment personnelle, la Lectio divina est aussi une lecture en Église.
Il est bon de terminer en priant le Notre Père qui nous replace au cœur de l’Église.
Service de la Liturgie
Vicariat du Brabant wallon
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