Lectio divina – 3ème dimanche ordinaire(B) – 24 janvier 2021

Dimanche de la Parole de Dieu

« Prier la Parole… pour en vivre » propose une écoute priante de la Parole. Elle est fondée sur la conviction que la Parole de Dieu est vivante et « prend chair » aujourd’hui dans la vie de celui qui l’accueille en vérité. Passant par une compréhension du texte, la recherche de son sens profond, elle achemine naturellement vers un cœur à cœur avec Dieu qui ne peut qu’influer sur l’agir au quotidien. Cette prière de la Parole est l’héritière d’une longue tradition appelée Lectio divina.

Qui est capable de comprendre
toute la richesse d’une seule de tes Paroles, ô Dieu ?
Tu as coloré ta Parole de multiples beautés pour que
chacun de ceux qui La scrutent puisse contempler ce qu’il aime.
Tu as caché en Elle tous les trésors.
Ta Parole est un arbre de vie qui, de toutes parts,
nous tend des Fruits bénis.
Que celui qui obtient une de ces richesses n’aille pas croire
qu’il n’y a dans la Parole de Dieu que ce qu’il y trouve.
Incapable d’épuiser sa Richesse,
qu’il rende grâce pour sa Grandeur.
Réjouis-toi parce que tu es rassasié,
mais ne t’attriste pas de ce qui te dépasse.
Mieux vaut que la Source apaise ta soif
plutôt que ta soif épuise la Source.
Si ta soif est étanchée sans que la Source soit tarie,
tu pourras y boire quand tu seras de nouveau assoiffé.
Amen.

(Saint Éphrem le Syrien – 306-373)

Qu’en ce dimanche où la Parole de Dieu est mise à l’honneur, nous soit donnée la grâce d’y goûter vraiment et, à travers elle, de vivre une belle rencontre avec le Seigneur. Dans les textes de ce jour, nous découvrirons un Dieu qui ne cesse de rechercher les hommes, tous les hommes. Ainsi envoie-t-il Jonas à Ninive, « la grande ville païenne » (Jon 3,2). Il appelle à la conversion, à se tourner vers lui et à « se détourner d’une conduite mauvaise » (Jon 3,10). Notre Dieu pardonne et entend la prière de celui qui, humblement, en appelle à sa tendresse et sa bonté (Ps 24,6.8). Et en Jésus, il vient en personne parmi nous.

Télécharger la méditation en version pdf

Pour entrer dans la prière, nous pouvons écouter le chant Comme un souffle fragile.

Prier l’évangile de Marc 1,14-20

1er Temps – Invocation à l’Esprit Saint

Invoquer l’Esprit Saint et prendre un bref moment de silence

Notre Père, père de la Lumière
tu as envoyé dans le monde ton Fils,
ta Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant ton Saint-Esprit sur moi,
afin que je puisse entendre ta Parole dans ce passage de l’Écriture
et rencontrer Jésus Christ dans cette Parole qui vient de toi.
Accorde-moi de le connaître plus intensément ;
et qu’en le connaissant mieux je l’aime davantage,
parvenant ainsi, à sa suite, à la béatitude de ton Royaume,
pour les siècles des siècles. Amen.

Monastère de Bose

Ou avec des mots personnels…

2ème Temps – Lectio

  • Lire le texte en silence

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1,14-20)

14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;

15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

16 Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs.

17 Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »

18 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

19 Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets.

20 Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.


Pour répondre à des questions de compréhension, je peux m’aider des repères ci-dessous.

Nous sommes au verset 14 du premier chapitre de l’évangile et déjà Marc nous a dit, dans un très bref prologue, qui est Jésus : le Christ, le Fils de Dieu. Il a présenté la mission de Jean le Baptiste proclamant dans le désert un baptême de conversion. Jésus vient aussi se faire baptiser puis il passe quarante jours dans le désert. Tout cela en treize versets. Il y a du rythme chez Marc !

  • Nous voici juste après l’arrestation de Jean le Baptiste. Marc ne donne aucun détail à ce sujet. Ce n’est pas le propos. Il a une double visée :
    • mettre le ministère de Jésus en lien avec celui de Jean. Il y a une continuité et, en même temps, une rupture, une nouveauté ;
    • parler d’une arrestation c’est déjà évoquer les menaces qui planent sur Jésus. Certaines traductions, par exemple la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible), écrivent « après que Jean eut été ‘livré’ ». Cette expression renvoie clairement à la Passion de Jésus : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera » (Mc 9,31).
  • Et voici les toutes premières paroles de Jésus relatées par Marc. Il « proclame l’évangile de Dieu ». Dans la bouche de Jésus, ce mot surprend car, pour nous, il est chargé de tout le Mystère pascal. Il signifie ‘Bonne Nouvelle’. Jésus vient bien annoncer une bonne nouvelle, qui est l’œuvre de Dieu. Il est même cette Bonne Nouvelle.
  • « Les temps sont accomplis », autrement dit, le moment de l’accomplissement de la promesse des prophètes – la venue du Messie – est arrivé.
  • Et en même temps, « le Royaume de Dieu s’est approché ». Il y a un « déjà là et pas encore là ». Nourris par l’ancien Testament, les contemporains de Jésus attendaient que Dieu règne. « Car, sur le mont Sion et à Jérusalem, le Seigneur de l’univers régnera : devant les anciens resplendira sa gloire », annonçait Isaïe (Is 24,23). Mais avant cela, il faut encore que l’Évangile soit révélé à tous les hommes.
  • Jésus passe le long de la mer de Galilée, cette région qui est bien loin, au propre et au figuré, de la Jérusalem des Juifs orthodoxes ; ceux-là mêmes qui lui seront hostiles.
    • Dans le monde biblique, la mer est associée à la mort et aux forces du mal :
      « Sauve-moi, mon Dieu : les eaux montent jusqu’à ma gorge ! J’enfonce dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ; je descends dans l’abîme des eaux, le flot m’engloutit » (Ps 68). ‘Pêcher’, ‘retirer de l’eau’ serait alors synonyme de ‘sauver du mal’, ‘ramener à la vie’.
    • La mer de Galilée est aussi le lieu de passage pour aller en terre païenne.
    • Le verbe ‘suivre’ évoque la condition du disciple.

  • Relire à nouveau le texte en silence : je repère les mots, les personnages, les mouvements, le lieu… Je me représente la scène… Je relève ce qui me parait important dans le texte. 

Cette étape revêt un caractère plus studieux mais est importante pour « scruter » le texte biblique et lui permettre de véritablement me parler. « Que me dit le texte ? »

3ème Temps – Meditatio

Relire lentement le texte : je regarde Jésus. Il me parle à travers cette Parole. Qu’est-ce que cet Évangile me révèle de lui ? Quelle est la foi qui s’y exprime ? Comment ce témoignage de foi résonne-t-il en moi ? Qu’est-ce qui me rejoint aujourd’hui ? En quoi suis-je éclairé(e) ? Touché(e) ? Interpelé(e) ?

Convaincu(e) que cette Parole de Dieu s’adresse à moi pour aujourd’hui, je ne me précipite pas pour rechercher des applications concrètes immédiates. Je ne me fixe pas sur moi-même mais sur Dieu en ayant une lecture christocentrique et en m’attachant d’abord à contempler la grandeur et la beauté du Mystère révélé.

4ème Temps – Oratio/Contemplatio

Relire le texte lentement et laisser monter ma réponse, une prière nourrie des paroles du texte biblique et véritable cœur à cœur : je laisse mon cœur parler librement à Dieu, dans la louange, la demande de pardon, la supplication, l’intercession…

Il ne faut pas avoir peur de consacrer du temps à cette étape. Donner le temps au temps… pour permettre une adhésion du cœur. Le laisser s’ajuster à la disposition intérieure du Christ.

5ème Temps – Actio

Il y a bien un 5ème temps, car en prolongement à ce temps de prière et par « la grâce de Dieu », la Parole prendra chair dans le concret de ma vie.

Lecture infiniment personnelle, la Lectio divina est aussi une lecture en Église.

Il est bon de terminer en priant le Notre Père qui nous replace au cœur de l’Église.

Service de la Vie spirituelle
Vicariat du Brabant wallon

 

Illustration : Christ – Pixabay – CC0 – Digdeman

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