- Le chant et la musique sont parties intégrantes et constitutives de la liturgie, et ce serait bien en appauvrir la fonction que de les considérer d’abord sous leur angle esthétique. Même s’il faut souhaiter que chants et musiques soient de qualité, leur ajustement à l’action liturgique doit demeurer la priorité lorsqu’il s’agit de les choisir et de les exécuter.
- Les manières de donner place au chant dans les assemblées sont diverses, mais leur finalité doit toujours être d’entraîner l’assemblée à s’approprier le chant et à s’y associer. Cette finalité ne peut jamais être perdue de vue, que le chant soit animé par une seule personne, par un chantre-organiste, par une chorale, ou, à défaut, par le célébrant lui-même.
- Le rôle d’une chorale liturgique est donc d’entraîner l’assemblée à chanter, pour l’aider à prier, par la voix, les gestes, mais aussi par le regard et … le sourire. Cela doit d’ailleurs être le souci de tout choriste, et pas seulement celui de l’animateur, du chantre et/ou du chef de chœur …
La chorale participe activement à la liturgie, elle y apporte sa pierre et contribue à son embellissement, au même titre que les lecteurs, les acolytes et tous ceux qui interviennent lors de la célébration, …

Pour que la chorale puisse tenir adéquatement le rôle qui est le sien, le choix des chants pour les célébrations dominicales est capital. Et il n’est pas toujours simple, car – on a parfois tendance à l’oublier – la chorale ne chante pas pour se faire plaisir, ni pour « épater la galerie » !
- De ces quelques rappels, découlent les options suivantes et les choix concrets qui y sont liés :
- des textes de chants liés aux lectures du jour et dans la tonalité du temps liturgique célébré (la tonalité de Noël n’est pas celle du temps ordinaire, et celle du Carême n’est pas celle de Pâques). Ceci vaut aussi pour les accompagnements ou morceaux d’orgue ou d’autres instruments.
- des paroles adaptées au moment de la messe et au sens du rite : par ex., dans un chant d’offertoire, on évoque l’apport des dons et pas l’adoration de Jésus dans l’hostie ; l’acclamation d’anamnèse s’adresse au Christ (elle n’est pas un chant qui « parle de lui ») ; dans un chant d’action de grâce, on s’adresse à Dieu : c’est une prière…
Attention également à adapter la longueur du chant au rite en cours, et à placer le chant au moment adéquat : ainsi, l’ « Agneau de Dieu » se chante pendant la fraction du pain et pas durant le don de la paix qui précède. - des chants où on opte pour le « nous », spécialement en tout cas pour les chants d’entrée et d’envoi, signe que l’eucharistie rassemble et unit. Sans exclure l’un ou l’autre chant s’exprimant en « je » à certains moments d’intériorisation personnelle de l’eucharistie (communion ou chant de méditation, par ex.).
- des chants « chantables » par l’assemblée, et a fortiori par la chorale, tant par leur tessiture que par leur rythme, surtout pour l’entrée, l’action de grâce, l’envoi ; sans oublier le chant du psaume qui est incontournable.
- il n’est pas exclu, cependant, de proposer parfois un beau chant de méditation que l’assemblée est invitée à écouter (après l’homélie ou après la communion, par ex.. Pas en remplacement du psaume, en tout cas ! )
- un équilibre entre les chants connus et les chants nouveaux, entre les différents styles (des chorals de Bach à la musique pop, il y a le choix …), en veillant cependant à une certaine harmonie de l’ensemble de la célébration.
- des paroles compréhensibles par tous et théologiquement correcte

5. Et aussi…
- on peut parfois, si cela a du sens, chanter dans une langue étrangère, en union par exemple avec une partie de la communauté qui serait d’une autre origine (ou quand on fête la Pentecôte, et qu’il y a une ou deux personnes parlant une autre langue dans l’assemblée, par ex.).
- en ce qui concerne le latin, c’est la langue universelle de l’Église qui permet à tous de chanter ensemble les chants de l’ordinaire de la messe lors des grands rassemblements internationaux, mais, dans une paroisse francophone (ou néerlandophone, ou anglophone, peu importe), cela a peu de sens sauf celui d’une certaine nostalgie ou de l’entretien d’un patrimoine culturel qui pourrait être entretenu hors liturgie ; car l’usage régulier de chants latins dans une paroisse sert-il vraiment une liturgie qui, ne l’oublions pas, a, entre autres, mission de nourrir, de fortifier et d’éclairer la foi et la prière de ceux qui se rassemblent ?
6. Petite suggestion relative à l’ordinaire de la messe : c’est sans doute une manière d’aider l’assemblée à vivre les différents temps liturgiques dans leur tonalité propre que de choisir par temps liturgique un ordinaire (Seigneur, prends pitié ; Gloire à Dieu ; Saint, Saint, Saint ; Agneau de Dieu + l’Alleluia ou l’acclamation d’Evangile, et l’acclamation d’anamnèse) adéquat que l’on gardera toute la durée de ce temps (par ex. un ordinaire pour le Carême, un autre pour le temps Pascal, un autre pour le temps ordinaire, etc…)
Doyen Jean-Louis Liénard,
avec la collaboration de Céline Goffin, cheffe de chœur.
Vous cherchez des idées pour des chants ?
Vous pouvez adresser vos demandes à Yannick Alsberge – chantetliturgie@bwcatho.be
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