9 Revisiter la liturgie… UNE ANNEE JUBILAIRE…

Nombreux sont les documents ou informations disponibles pour permettre aux communautés et à tout un chacun de se préparer à l’année jubilaire qui s’ouvrira prochainement et à la vivre.

Le propos de cette fiche sera donc essentiellement de suggestions liturgiques, même s’il est difficile de ne pas commencer par une brève approche historique et théologique.

C’est dans le livre du Lévitique (ch. 25) que l’on trouve l’origine et la présentation d’ « années jubilaires » célébrées tous les 50 ans : on a une « année sabbatique » tous les 7 ans, et après 7 « années sabbatiques » vient une « année jubilaire » marquée par un idéal de justice : on laisse reposer la terre, on remet les dettes, on libère les esclaves… et cette année est solennellement annoncée par une sonnerie de corne de bélier (en hébreu Jobel, d’où le latin Jubilare, et le français Jubilé).

Lorsque St Jérôme traduit la Bible en latin, il introduit dans le Jubilé la notion de « rémission ».

Le Jubilé 2025 aura pour thématique « Pèlerins d’espérance », et dans sa lettre d’introduction publiée à l’Ascension 2024, soulignant que le Jubilé est un chemin marqué de moments forts, le Pape nous invite à faire place aux pèlerinages, signes de notre marche dans l’espérance, et aussi à travailler de multiples signes d’espérance que le Seigneur nous offre d’accueillir et de développer :  il parle de paix, de transmission de la vie, d’attention aux détenus, aux malades, aux jeunes, aux migrants, aux personnes âgées, aux pauvres… il parle de lutte contre la faim et de remise des dettes insolvables de certains pays, il parle de la recherche de l’unité entre les chrétiens.

Il invite aussi à approfondir notre foi au salut et notre espérance de la vie éternelle en nous laissant porter par le témoignage des martyrs, en revisitant notre baptême, en accueillant le pardon de Dieu (notamment dans le Sacrement de la pénitence et de la réconciliation) et en nous en faisant les témoins.

Il termine en invitant à donner une place particulière à la Vierge Marie, Mère de l’espérance, et aux sanctuaires qui lui sont dédiés.

L’Année Jubilaire ne serait-elle pas dès lors une année de grâce pour revenir à l’essentiel de l’évangile, ce « commandement nouveau » que Jésus nous a donné comme son ultime testament : nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés, aimer notre prochain comme nous-mêmes, sachant que c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres que l’on nous reconnaîtra comme ses disciples, et que c’est dans cet amour que nous connaissons Dieu, comme le développe Saint Jean dans sa première lettre. Et son infinie miséricorde.

Venons-en maintenant à quelques suggestions liturgiques pour inscrire le Jubilé tout au long de l’année paroissiale, à côté des moments forts que nous proposeront l’archidiocèse et les vicariats.

1. Hymne du Jubilé et sonnerie de trompette.

Du grand Jubilé de l’an 2000, j’ai gardé le souvenir qu’à Lourdes, toute célébration, cette année-là, s’ouvrait par une magnifique sonnerie de trompette suivie de l’Hymne du Jubilé. Certaines paroisses ont reproduit ce rite quelques fois au cours de l’année Jubilaire. Alors, pourquoi pas ? La sonnerie de corne de bélier annonçait les Jubilés bibliques… pourquoi pas aujourd’hui la trompette ? C’est sans doute une des plus belles occasions de l’utiliser adéquatement en liturgie.

Et l’Hymne du Jubilé, quelle qu’en soit son appréciation musicale, est sans doute un incontournable par son côté universel et multilingue…

2. Drapeaux et oriflammes.

On suppose que nous seront proposés de grands signes visuels (drapeaux, oriflammes, banderoles, …) pour l’intérieur et pour l’extérieur de nos églises. N’hésitons pas à « afficher » le Jubilé pour qu’il s’inscrive dans le cœur du plus grand nombre…

3. La Porte Sainte.

Pour ce Jubilé, le pape François a demandé que ne soient ouvertes comme Portes Saintes, que celles des basiliques romaines : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-murs. Il n’y aura donc pas d’ouverture de portes saintes ailleurs dans le monde. Mais rien n’empêche de souligner le beau symbolisme de la « porte » dans toutes nos églises, que ce soit par une mise en valeur de la porte d’entrée ou par l’édification d’un « portique » d’accès à la nef, reliant ainsi toutes nos démarches locales à l’universalité de la démarche jubilaire signifiée aux basiliques romaines.

4. Mise en valeur du baptistère.

Revisiter le baptême est une des dimensions auxquelles nous invite la démarche jubilaire. On pourrait donc veiller à attirer visuellement l’attention sur le baptistère et qu’il soit aussi un appel à renouveler la grâce du baptême par le sacrement du pardon.

Si les lieux s’y prêtent, pourquoi ne pas organiser une démarche communautaire autour du baptistère ?

Un visuel placé dans l’église pourrait en permanence rappeler les différents chemins d’espérance que nous ouvre le pape dans sa bulle d’indiction publiée à l’Ascension avec diverses applications locales de solidarité et de recherche de paix.

On pourrait chercher des pistes pour faire grandir la fraternité dans la communauté et pour une plus grande ouverture au « monde » … Occasion peut-être d’ « ajuster » le geste de la paix

On pourrait manifester son attention aux détenus d’une prison proche, aux plus pauvres, aux migrants nouvellement arrivés…

Donner davantage de place aux plus jeunes… Redonner du souffle à nos pastorales des malades…

Une liste d’une trentaine de jours ou week-ends de Jubilés particuliers a été publiée : peut-être pourrait-elle être source de communion dans nos paroisses tout au long de l’année, ne fût-ce que par leur évocation dans nos prières universelles.

6. Le témoignage des martyrs.

Cette dimension importante – et œcuménique – comme chemin d’espérance devrait être visible dans toutes nos églises durant le Jubilé. Pourquoi ne pas installer un « autel » ou une « chapelle » des martyrs, reprenant un certain nombre de photos, auprès desquelles pourrait se vivre l’un ou l’autre temps de prière ? C’est avec eux que nous sommes « Pèlerins d’espérance ».

Quelques pistes, pour un chemin à parcourir ensemble dans un esprit de synodalité

Doyen Jean-Louis Liénard pour le Service de la Liturgie


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