Assemblée synodale européenne : tout ce que vous voudriez en savoir…

Le 9 mai a eu lieu à Wavre et en ligne une table ronde lors de laquelle deux représentants de la Belgique à l’Assemblée continentale de Prague en février passé, Nathalie Beurrier et le Cardinal Jozef de Kesel, ont partagé leur vécu de cette expérience qui fut une première pour l’Église en Europe.

Vous n’avez pas eu l’occasion de participer à la table ronde ?

Pas de souci, voici deux articles faisant écho à la table ronde : celui de CathoBel et celui de bwcatho.be.
Vous pouvez aussi revisionner la table-ronde sur Youtube :

Et si vous avez envie d’en savoir plus…

Pourquoi cette étape ?

Après la clôture de l’étape diocésaine du Synode sur la synodalité et une fois les synthèses nationales envoyées à Rome (août 2022), le Secrétariat du Synode a entamé les préparatifs d’une nouvelle étape du Synode : phase continentale. Autant l’étape diocésaine pouvait faire penser aux consultations présynodales qui avaient eu lieu avant le Synode sur les familles (2014-2015) ou celui sur les jeunes (2018), autant l’institution moderne du Synode des évêques (par le pape Paul VI le 15 septembre 1965) n’a jamais connu une étape continentale.

Cette nouveauté, annoncée dès la convocation du Synode sur la synodalité par le pape François, a demandé un grand travail à la commission méthodologique du Synode qui secondait le Secrétariat du Synode dans la mise en oeuvre de cette étape intermédiaire entre les consultations diocésaines et l’assemblée synodale des évêques à Rome. Un groupe d’experts de tous les états de vie, continents et domaines de compétences s’est réuni pendant deux semaines à Frascati pour élaborer – à partir des synthèses diocésaines parvenues du monde entier – le Document pour l’étape continentale (DEC).

L’organisation pratique de l’étape incombait aux conférences épiscopales sur les différents continents. Au total, sept assemblées continentales ont eu lieu entre février et mars 2023.

Les assemblées continentales ont eu pour point commun de rassembler les représentants de tous les états de vie dans l’Église autour de la question synodale déclinée en trois points dans le Document pour l’étape continentale :

  • Quelles sont les intuitions qui résonnent le plus fortement avec l’expérience vécue et les réalités de l’Église sur votre continent ? Quelles expériences vous semblent nouvelles ou éclairantes ?
  • Après avoir lu et prié avec le DEC, quelles tensions substantielles ou divergences émergent comme particulièrement importantes du point de vue de votre continent ? Et par conséquent, quels sont les questions ou les problèmes qui devraient être abordés et pris en considération aux prochaines étapes du processus ?
  • Partant de ce qui ressort des deux questions précédentes, quels sont les priorités, les thèmes récurrents et les appels à l’action qui peuvent être partagés avec d’autres Églises locales à travers le monde et discutés lors de la première session de l’Assemblée synodale d’octobre 2023 ?

Et l’Europe là-dedans ?

C’est ainsi que du 5 au 9 février se sont réunis à Prague les représentants des 39 conférences épiscopales que compte l’Église en Europe. Chaque conférence épiscopale devait envoyer une délégation composée de son Président (pour la Belgique, c’était le Cardinal de Kesel) accompagné de trois délégués, parmi lesquels le Vatican encourageait vivement à privilégier les laïcs. La délégation avait pour tâche, à travers une prise de parole très succincte en plénière, de présenter les réponses aux trois questions compte tenu de l’expérience synodale vécue dans son pays. Les séances en plénière alternaient avec des temps de conversation spirituelle vécus dans différents groupes linguistiques composés de représentants de différents pays. Les rencontres en groupe avaient aussi pour objectif de répondre aux trois questions citées ci-dessus en ayant en perspective non plus son diocèse ou son pays, mais l’Église en Europe. Ce fut une occasion de rencontre, d’écoute et de dialogue inédite et très riche.

La règle de l’Assemblée, énoncée par les organisateurs dès la première session de travail, fut « 100% transparence ». Sur le site web de l’Assemblée de Prague sont toujours disponibles différents documents ainsi que les enregistrements vidéos de l’ensemble des sessions en plénière.

Une équipe de rédacteurs suivait l’ensemble des séances en prenant scrupuleusement note de ce qui était partagé et rassemblait les versions écrites de toutes les interventions des participants. Le fruit en fut le Document final – lu et adopté par les participants lors de la dernière séance en plénière – publié début avril ensemble avec les documents finaux des 6 autres assemblées continentales, tous consultables sur le site synod.va. Ces 7 documents ont servi de base pour la rédaction de l’Instrumentum laboris (publication prévue pour le mois de juin), document de travail pour l’Assemblée synodale des évêques, mais à laquelle des délégués laïcs et consacrés auront également le droit de vote, qui aura lieu à Rome en octobre 2023.

L’étape continentale a probablement complexifié le processus synodal, mais les fruits en sont perceptibles. Conçue comme une occasion de dialogue entre les Églises locales à l’échelle d’un continent, en Europe elle a ouvert un espace de rencontres et d’échanges sans précédent et très apprécié des participants. La preuve : au terme de la rencontre, un groupe de partage proposait en plénière que l’on institue de telles rencontres continentales pour l’Europe de manière régulière. C’est dire que le chemin synodal parcouru jusqu’ici donne envie !

Affaire à suivre bientôt, à l’échelle de l’Église universelle, à Rome.

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