Art & Foi – Présentation de Jésus au temple – 2 février 2021

Dès les premières heures, la vie de Jésus est profondément humaine, inscrite dans les coutumes de son peuple. Joseph et Marie viennent présenter leur petit au Temple, selon ce qui est écrit dans la Loi (Luc 2,23). Ils l’inscrivent dans une tradition, dans une histoire, celle de l’Alliance de Dieu avec son peuple. En effet, il lui fallait se rendre en tout semblable à ses frères (He 2, 17)pour épouser notre condition humaine et qu’en Lui nous soyons tous fils et filles de Dieu. Et dans un même temps, en prenant ce petit dans les bras, Syméon reçoit cette parole venue du plus profond de lui-même (là où Dieu habite) – mes yeux ont vu le salut – Dieu s’est fait homme, lumière qui se révèle aux nations (Lc 2,32)C’est sans doute tout cela que le peintre a souhaité transmettre dans cette œuvre.

Syméon, comme tu as l’air paisiblement heureux. Ca y est, tu l’espérais, tu attendais de voir le Salut, comme cela te l’avait été annoncé. Et il est là. Non seulement tu le vois, mais tu le tiens dans tes bras avec grande délicatesse. Dans la lumière de l’Esprit-Saint, regardant vers le Père, tu tiens le Fils. Tu l’as déjà compris : En Jésus, Tout est accompli. Et de toi, s’élève un chant que notre tradition liturgique reprend tous les soirs, lors des complies. Un chant de louange d’avoir vu le salut, la lumière.

Marie, j’imagine que tu es arrivée confiante et heureuse au Temple, comme lorsque nous menons nos enfants à l’église pour le baptême.

Te voilà en prière, écoutant les paroles de Syméon sur ton fils, sur toi. Quelle est ta prière Marie : tu déposes ce que tu entends ? tu confies celui qui t’a été donné ? tu te confies à Dieu pour pouvoir être la meilleure mère possible pour ton fils dans ce qu’il te sera donné de vivre ? tu lui confies tes craintes ?

Comment repars-tu du Temple après avoir entendu ses paroles de Syméon ? Tu ne comprends certainement pas tout, tu gardes cela en ton cœur. Tu ne sembles pas abattue, la confiance demeure, mais déjà un voile assombrit ta joie de jeune mère.

Jésus, Dieu sur terre… la finesse des traits nous montre un tout petit les yeux déjà grands ouverts sur le monde. Un tout petit précieusement emmitouflé et auréolé de lumière.

Lumière venue d’en haut : lumière de l’Esprit qui inspire Syméon, qui pointe le Christ et éclaire sa mère…. Ou lumière émanant de Jésus lui-même et partant comme d’un trait vers Syméon et vers le monde, englobant sa mère. La lumière semble comme se répondre – du Père vers Jésus et rebondissant sur lui pour retourner vers le Père. Dans un sens ou dans l’autre, lumière qui se révèle aux nations. Car c’est aussi cela que Syméon annonce. Comme les mages qui manifestent le monde qui vient à Dieu, Syméon annonce dès la toute-petite enfance que Jésus sera lumière pour toutes les nations, pas seulement pour le peuple élu mais pour tous.

Jésus, dans ton éclatante blancheur, tu tiens un bout de tissu rouge. Dans bien des tableaux de l’enfance, ce bout de tissu rouge se retrouve, préfigurant ton sacrifice. C’est que tout est lié. Noël n’a de sens que par le Mystère de Pâques et Pâques est rendue possible par l’Incarnation.

Côtoiement de l’ombre et de la lumière dès les premiers jours de ta petite vie, Jésus. Alors que la joie devrait être première : jubilation de l’arrivée d’un nouveau-né ! d’une nouvelle vie qui gagne sur l’obscurité par le simple fait d’être là !  Et déjà la souffrance est là, présente ou pressentie. Mais n’est-ce pas cela qui fait aussi toute ton humanité Jésus, tu épouses notre vie aux mille couleurs…

Au terme, comme sur ce tableau, c’est la lumière qui gagne sur l’obscurité, par ta résurrection. Le regard ne se concentre d’ailleurs pas sur l’ombre, il est comme hypnotisé par la lumière qui émane de Toi, Lumière qui se révèle aux nations.

On ne voit d’ailleurs presque pas qu’il y a quatre personnages sur ce tableau, tant l’œil est attiré au centre, sur l’enfant. À l’arrière-plan, en ouvrant le regard, on aperçoit Joseph, tenant les tourterelles, le regard baissé sur l’enfant.

Dans l’ombre mais pas caché, s’effaçant tout en restant solidement présent. Dans sa lettre « Avec un cœur de père », le pape François souligne l’importance essentielle de cette présence discrète de saint Joseph : saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en « deuxième ligne » jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut…. Le bonheur de Joseph n’est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. Son silence persistant ne contient pas de plaintes mais toujours des gestes concrets de confiance. (Patris corde §7)

Je te regarde Joseph et je me dis que tu nous indiques à chacun notre juste place face à ton fils, face à la Bonne Nouvelle à annoncer :  tu ne t’es jamais mis au centre. Tu as su te décentrer, mettre au centre de ta  vie Marie et Jésus. (Patris corde §7)

Photo : Simeon’s song of praise par Arent de Gelder (1700-1710) 

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