Même si le chapelet n’est pas une prière liturgique proprement dite, mais une dévotion, la place qu’il prend chez de nombreux chrétiens justifie qu’une de nos fiches lui soit consacrée. Le chapelet, on aime ou on n’aime pas… Peut-être une petite information sur l’histoire du chapelet (ou du Rosaire) peut-elle mieux faire comprendre le sens de cette prière, et… l’aimer.
1. L’histoire du chapelet

Remontons vers l’an 800, où devant le désir et en même temps l’incapacité de nombreux chrétiens illettrés de rejoindre la prière des 150 psaumes dont ils étaient témoins dans les monastères, un moine irlandais leur proposa de réciter 150 « notre Père » à la place des 150 psaumes. Très vite, différents objets apparurent pour faciliter la prière de ces 150 « notre Père » : cordelettes de 50 nœuds, puis ficelles avec 50 grains en bois.
Vers l’an 1000, on voit apparaître les « je vous salue, Marie » chez certains, tandis que d’autres continuent les « notre Père ». Et au 13e siècle, apparaissent en plus des « psautiers de 150 louanges à Jésus » et des « psautiers de 150 louanges à Marie ».
Et tout cela va progressivement se combiner au 14e siècle : d’abord, un moine chartreux va regrouper les 150 « je vous salue, Marie » en dizaines, chaque fois précédées d’un « notre Père ». Un peu plus tard, un autre chartreux ajouta à chaque grain des 50 grains d’un chapelet une méditation sur la vie de Jésus et Marie, trois chapelets constituant un rosaire. Et c’est cela que les dominicains, en particulier Alain de la Roche, répandirent progressivement dans toute l’Europe occidentale à partir de la fin du 15e siècle.
Vers 1500, beaucoup étant encore illettrés, on commença à insérer dans les rosaires de petites sculptures de bois évoquant les méditations évangéliques… mais on décida de se limiter à 15 : une pour chaque « notre Père », ce qui fit disparaître peu à peu les méditations liées à chaque « Je vous salue, Marie ». Et on a ainsi l’origine des 15 Mystères actuels, auxquels le Saint Pape Jean-Paul II en a ajouté cinq.

2. Les 20 « Mystères »:
Scènes bibliques que l’on est invité à méditer en priant une dizaine.
A. Mystères joyeux : 1) l’annonciation – 2) la visitation – 3) la nativité – 4) la présentation au Temple – 5) Jésus retrouvé parmi les docteurs de la Loi
B. Mystères lumineux (ceux ajoutés en 2002 par Jean-Paul II) : 1) le baptême de Jésus – 2) les noces de Cana – 3) Jésus annonce le Royaume de Dieu – 4) la transfiguration – 5) l’institution de l’eucharistie
C. Mystères douloureux : 1) l’agonie de Jésus à Gethsémani – 2) la flagellation – 3) le couronnement d’épines – 4) le portement de croix – 5) la crucifixion
D. Mystères glorieux : 1) la résurrection de Jésus – 2) l’ascension – 3) la pentecôte – 4) l’assomption de Marie – 5) le couronnement de Marie
3. Prier le chapelet (ou le Rosaire, constitué de 3 chapelets) :
Le chapelet se compose classiquement de la récitation du « Je crois en Dieu » suivie d’un « notre Père », de 3 « je vous salue, Marie » et d’un « gloire au Père », puis de 5 « dizaines » comportant d’abord l’éventuel énoncé du « mystère », puis un « notre Père », ensuite 10 « je vous salue, Marie » et un « gloire au Père » pour terminer.
Mais on peut insérer dans la prière de courtes interventions de méditation ou d’intercession.

A. Après l’énoncé du « mystère », on peut proposer une intention de prière à laquelle on dédiera plus particulièrement cette dizaine.
B. Après l’énoncé du « mystère », on peut aussi lire une courte méditation biblique qui s’y rapporte (texte d’évangile, commentaire, …)
(voir par ex. « Le Rosaire de Jean-Paul II » – éd. L’icône de Marie)
C. Après l’énoncé du mystère, on peut aussi méditer des textes de saints qui s’y rapportent
(voir la collection de petits livrets « Le Rosaire, textes de… » – on y retrouve le curé d’Ars, Thérèse de Lisieux, Saint Benoît, Charles de Foucault, …)
D. On peut aussi répartir des versets bibliques avant chaque « je vous salue, Marie » – ce que l’on appellera alors plus spécifiquement « rosaire biblique »
(de petits livrets offrent cette manière de prier. Ainsi un livret intitulé « L’année du Rosaire » de Smet et Maes – 2003. Ou encore « Rosaire Biblique » – éd. Christianica – Luxembourg)
E. Certains aiment introduire simplement des « clausules » amplifiant le nom de Marie ou le nom de Jésus
(par ex. Je vous salue, Marie, à l’écoute de l’ange Gabriel, pleine de grâce… – Je vous salue, Marie, ouverte au don de Dieu, pleine de grâce… – … et Jésus, notre sauveur, le fruit de vos entrailles… – … et Jésus, le bon berger, le fruit de vos entrailles…)
F. Intéressante aussi la proposition de Joseph Houzé, « Evangile de la Vie – Le Rosaire mis en neuvaines » – éd. Mediaspaul.
G. Et puis pour terminer, la proposition de Sœur Marie de la Visitation, « Les fêtes du Christ au rythme du chapelet » – éd. des Béatitudes.
Sœur Marie propose 24 fêtes liturgiques, de l’Avent au Christ-Roi, et pour chacune de ces fêtes, 5 « mystères » à méditer : court texte biblique, commentaire méditatif, prière – puis la « dizaine » classique. Une manière intéressante de redécouvrir la prière du chapelet…
Le chapelet, un moment tout simple de communion au Seigneur et à l’humanité, par l’intercession de la Vierge Marie.
Doyen Jean-Louis Lienart pour le Service de la Liturgie
En savoir plus sur Nourrir ma foi
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laissez-nous votre commentaire !