Pistes pour soigner ses homélies

Objet de grandes attentes de la part de l’assemblée, l’homélie constitue un moment important de la liturgie de la messe. Selon le souhait du Synode sur la Parole de Dieu (2008), un Directoire sur l’homélie fournit une aide précieuse aux prêtres dans leur tâche d’assurer la prédication de la Parole de Dieu.

Publié en 2014, ce document du Vatican est une véritable mine d’inspirations pour les homélies dominicales. Sa première partie situe l’homélie dans le contexte liturgique en en décrivant la nature, la fonction et certains aspects tout comme les principes de sa préparation. La seconde partie, intitulée « L’art de la prédication » donne des clés de lecture pour le cycle des dimanches et fêtes de l’année liturgique. Le Directoire se veut un guide dont le but est d’aider les prédicateurs à accomplir efficacement leur mission.

Pourquoi lire le Directoire ?

« Tous ceux qui doivent prononcer des homélies désirent améliorer leur prédication, mais il arrive que les multiples exigences de la charge pastorale, et aussi la conscience qu’ils ont de leurs propres lacunes, peuvent les conduire au découragement. » (§3)

Or, « pour devenir un bon prédicateur, il n’est pas nécessaire d’être un grand orateur. » (§3) « L’essentiel est que le prédicateur veille à placer la Parole de Dieu au centre de sa vie spirituelle, qu’il connaisse bien le peuple auquel il s’adresse, qu’il réfléchisse sur les événements qui surviennent à son époque, qu’il cherche sans cesse à développer les capacités susceptibles de l’aider à prêcher d’une manière appropriée et que, surtout, conscient de sa propre pauvreté spirituelle, il invoque dans la foi l’Esprit Saint, le principal auteur capable d’ouvrir le cœur des fidèles aux mystères divins. » (§3)

Le Directoire entend aider le prêtre dans cette tâche unique et irremplaçable.

Et voici la présentation du contenu du Directoire.

Qu’est-ce que l’homélie n’est pas ?

  • « Elle n’est pas un sermon sur un sujet abstrait » (§6)
  • « Elle n’est pas non plus un exercice d’exégèse biblique,  car ce qui est le plus important pour le prédicateur, c’est de montrer que la Parole de Dieu est en train de s’accomplir ici et maintenant. » (§6)
  • « L’homélie n’est pas non plus un enseignement catéchétique » (§6)
  • « Enfin, elle ne doit pas être considérée comme un temps réservé au témoignage personnel de la part du prédicateur. » (§6)

« En résumé, on peut dire que la dynamique de l’homélie est très simple: à la lumière du mystère pascal, elle comprend une réflexion sur le sens des lectures et des prières de la célébration, et elle conduit l’assemblée à la liturgie eucharistique, où tous sont appelés à participer au même mystère pascal. » (§15)

Par ailleurs, le pape François nous dit dans Evangelii Gaudium que l’homélie « doit être brève et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours. Le prédicateur peut être capable de maintenir l’intérêt des gens durant une heure, mais alors sa parole devient plus importante que la célébration de la foi. Si l’homélie se prolonge trop, elle nuit à deux caractéristiques de la célébration liturgique : l’harmonie entre ses parties et son rythme. Quand la prédication se réalise dans le contexte liturgique, elle s’intègre comme une partie de l’offrande qui est remise au Père et comme médiation de la grâce que le Christ répand dans la célébration. (…) Ceci demande que la parole du prédicateur ne prenne pas une place excessive, de manière à ce que le Seigneur brille davantage que le ministre. » (EG 138)

Le directoire explicite ensuite les trois critères interprétatifs des textes bibliques qui régissent une bonne préparation d’homélie : l’attention au contenu et à l’unité de toute l’Écriture (particulièrement entre l’Ancien et le Nouveau Testament) ; la lecture de l’Écriture en relation avec la Tradition vivante de l’Église ; l’analogie de la foi, c’est-à-dire le lien de différentes doctrines avec le sens profond des Écritures. Pour cela, il conseille au prédicateur de cultiver sa familiarité avec les Pères de l’Église, « grands spécialistes de l’interprétation spirituelle de l’Écriture » (§25).

Le dernier chapitre de la première partie du Directoire traite de la préparation de l’homélie en prônant le recours à la lectio divina. Les quatre étapes : lectio, meditatio, oratio et contemplatio y sont présentées et proposées au prédicateur comme autant d’étapes de préparation d’une homélie. Elle sont complétées par une cinquième, actio, proposée par l’exhortation apostolique Verbum Domini, puisque « la lectio divina ne s’achève pas comme dynamique tant qu’elle ne débouche pas dans l’action (actio), qui porte l’existence croyante à se faire don pour les autres dans la charité. » (VD 87).

La deuxième partie du Directoire présente, à partir du Triduum pascal, l’ensemble des lectures bibliques des dimanches et fêtes d’une année liturgique, en proposant « des exemples concrets et des suggestions pour aider le prédicateur à mettre en pratique les principes présentés dans ce document, à partir des lectures bibliques présentes dans la liturgie à la lumière du mystère pascal du Christ mort et ressuscité. » (§37)
Ces suggestions sont complétées par une annexe en forme d’« index où sont indiqués les numéros du Catéchisme de l’Église Catholique qui ont un rapport avec les lectures bibliques des dimanches et solennités. Les numéros ont été choisis en fonction des citations ou des allusions par rapport à des lectures spécifiques, ou parce qu’ils traitent de certains thèmes qui sont présents dans les lectures. » (§160)

Voici un bel outil pour renouveler sa prédication.

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