10 mai – Évangile du 5ème dimanche de Pâques (A)

« La paix soit avec vous » nous dit Jésus ressuscité en nous la donnant. C’est la paix ressentie quand le Bon Berger a ouvert le « passage » et que les brebis peuvent aller et venir ; quand elles reconnaissent sa voix là où surgit un surplus de vie, de pardon, d’attention aux plus petits. Alors elles le suivent, chemin de lumière au cœur de notre monde.


 

« Prier la Parole… pour en vivre » propose une écoute priante de la Parole. Elle est fondée sur la conviction que la Parole de Dieu est vivante et « prend chair » aujourd’hui dans la vie de celui qui l’accueille en vérité. Passant par une compréhension du texte, la recherche de son sens profond, elle achemine naturellement vers un cœur à cœur avec Dieu qui ne peut qu’influer sur l’agir au quotidien.

Cette prière de la Parole est l’héritière d’une longue tradition appelée Lectio divina.


Prier l’évangile
du 5ème dimanche de Pâques A

Jean 14,1-12

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  • Introduction

Jésus ressuscité est apparu à plusieurs reprises à ses disciples. Présence nouvelle au point de ne pas le reconnaître, de douter, de s’enfermer dans la tristesse et le découragement… Présence bien réelle cependant que celle de Jésus ressuscité qui agit dans le cœur des disciples en y apportant sa paix : « La Paix soit avec vous ! »

Paix, oh combien nécessaire pour les libérer de la peur qui les paralyse encore et raviver en eux la confiance en Jésus. Rappelons-nous l’image rassurante que nous donnait l’évangile de dimanche dernier, un troupeau de brebis qui peut vivre en toute quiétude : Jésus se dit être la « porte de la bergerie ». Porte qui permet de rejoindre le troupeau, le garde en sécurité et aussi porte qui permet de sortir de l’enfermement. Sortir… Pour aller où ? Quel chemin prendre ?

  • Comprendre la Parole (Jn 14, 1-12) – Quelques repères

L’évangile de ce dimanche est le début de ce qu’on appelle le « discours d’adieu » de Jésus. Il s’adresse aux apôtres juste avant sa passion qui le conduira jusqu’à la croix. Jésus leur a lavé les pieds ; il a annoncé la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Maintenant il transmet son « testament spirituel ». Ces paroles sont prononcées dans le contexte lourd de menaces et de tristesse des dernières heures avec Jésus. Elles sont écrites après sa Résurrection, pour des communautés en souffrance (et elles nous sont données aujourd’hui). On comprend que les cœurs soient bouleversés, prêts à se refermer sur eux-mêmes.

Dans la Bible, le terme « maison » désigne à la fois une famille, une descendance : la « maison de David » mais aussi le lieu où on demeure. La maison par excellence est le temple, là où Dieu habite parmi son peuple. Par Jésus et en Jésus, Dieu est venu parmi les siens ; et par Jésus et en Jésus, les hommes deviennent enfants de Dieu, « une descendance choisie, une nation sainte, un peuple destiné au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (2ème lecture 1P 2,9).

JE SUIS le Chemin, la Vérité et la Vie nous dit Jésus. Cette parole est d’une richesse inépuisable.

En disant « je suis », Jésus s’identifie clairement à Dieu qui s’est révélé par ces deux mots à Moïse près du Buisson ardent. Il dit aussi : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi (v.1). La condition divine de Jésus, pierre d’achoppement pour beaucoup, est un thème récurrent chez Jean.

Le « chemin » est aussi riche de sens. Il rappelle la marche dans le désert vers la Terre promise. Il évoque la Loi qui traçait le chemin pour aller vers Dieu et vivre l’Alliance. Il y a le chemin du juste, que le Seigneur connait et le chemin des méchants qui se perdra (Ps 1,6). Alors, quand Jésus dit « là où je vais », à quel chemin pense-t-il ?

La « vérité » peut être comprise comme étant la révélation de l’amour du Père accomplie pleinement par Jésus sur la croix.

Le thème de la Vie jalonne l’évangile de Jean : Je suis le pain de vie, dit Jésus (Jn 6,35) ; L’eau que je donnerai deviendra une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle, promet-il à la Samaritaine (Jn 4,14). Et près du tombeau de Lazare, Jésus affirme que celui qui croit en lui vivra (Jn 11,25).

La vie est le don reçu « au commencement », quand vivre était connaitre et aimer Dieu ; quand les créatures se recevaient du créateur au sein d’une relation faite de paix et d’harmonie.

Dans la foi accueillons la Parole de Jésus : Moi je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Choisissons le Chemin, bien ancré dans notre monde, et laissons-lui faire… son chemin dans nos cœurs.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 Jn 14,1-12

01 Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

02 Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?

03 Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.

04 Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »

05 Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

06 Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.

07 Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

08 Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »

09 Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?

10 Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres.

11 Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.

12 Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père,

13 et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

14 Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.

  • Écouter la Parole de Dieu et la prier

En vivant un temps de Lectio divina (d’après la grille proposée par « PRIER LA PAROLE … pour en vivre »)

1er temps

Invoquer l’Esprit Saint au cours d’un bref moment de silence.

« Viens Esprit de Sagesse et d’Intelligence,
viens ouvrir nos cœurs à ta présence,
viens ouvrir notre compréhension à ce que
le Seigneur veut nous dire par sa Parole.
Accompagne-nous dans notre Lectio divina de ce jour. »

Ou avec des mots personnels…

2ème temps – Lectio

  • Lire le texte en silence : je repère les mots, les personnages, les mouvements, le lieu… Je me représente la scène… Je relève ce qui me paraît important dans le texte.

Cette étape revêt un caractère plus studieux mais est importante pour « scruter » le texte biblique et lui permettre de véritablement me parler. « Que me dit le texte ? »

3ème temps – Meditatio

  • Relire lentement le texte : je regarde Jésus. Il me parle à travers cette Parole. Qu’est-ce que le texte me révèle-t-il de lui ? Quelle est la foi qui s’y exprime ? Comment ce témoignage de foi résonne-t-il en moi ? Qu’est-ce qui me rejoint aujourd’hui ? En quoi suis-je éclairé-e ? Touché-e ? Interpelé-e ?

Convaincu-e que cette Parole de Dieu s’adresse à moi pour aujourd’hui, je ne me précipite pas pour rechercher des applications concrètes immédiates. Je ne me fixe pas sur moi-même mais sur Dieu en ayant une lecture christocentrique et en m’attachant d’abord à contempler la grandeur et la beauté du Mystère révélé.

4ème temps – Oratio/Contemplatio

  • Relire le texte lentement et laisser monter ma réponse, une prière nourrie des paroles du texte bibilique et véritable cœur à cœur : je laisse mon cœur parler librement à Dieu, dans la louange, la demande de pardon, la supplication, l’intercession…

Il ne faut pas avoir peur de consacrer du temps à cette étape. Donner le temps au temps… pour permettre une adhésion du cœur. Le laisser s’ajuster à la disposition intérieure du Christ.

5ème temps – Actio

Il y a bien un 5ème temps, car en prolongement à ce temps de prière et par « la grâce de Dieu », la Parole prendra chair dans le concret de ma vie.

Lecture infiniment personnelle, la lectio divina est aussi une lecture en Église. Il est bon de terminer en priant le Notre Père qui nous replace au cœur de l’Église.


Vous pouvez poursuivre votre prière avec…

une méditation des lectures de ce dimanche à partir du Christ redémpteur de Rio.


 

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