Dès 1954, elle a été envoyée au Vietnam où elle a vécu parmi l’ethnie montagnarde Edé, dont elle a partagé la vie, les travaux et la Lectio divina. Chaque semaine, avec Mère Colomban, elles invitaient tous ceux qui le désiraient à venir lire et prier les lectures de la messe du dimanche. Pendant le temps de partage, Sr Marie-Boniface dessinait et montrait à l’assistance ses croquis. Dès qu’ils recevaient l’approbation des membres présents, notre sœur allait dans son atelier et peignait une illustration de l’Évangile. Sa peinture relève à la fois de ses dons, de sa foi et du fruit de la Lectio divina communautaire.
C’est à nouveau avec l’aide d’une peinture de Sœur Marie-Boniface Stolberg osb, Vanves (1919-2012) que nous allons méditer l’évangile du 4e dimanche de l’Avent, ce 20 décembre. Cette artiste peintre est entrée au monastère de Vanves (région parisienne) en 1950. Dès 1954, elle a été envoyée au Vietnam où elle a vécu parmi l’ethnie montagnarde Edé, dont elle a partagé la vie, les travaux et la Lectio divina. Chaque semaine, avec Mère Colomban, elles invitaient tous ceux qui le désiraient à venir lire et prier les lectures de la messe du dimanche. Pendant le temps de partage, Soeur Marie-Boniface dessinait et montrait à l’assistance ses croquis. Dès qu’ils recevaient l’approbation des membres présents, notre sœur allait dans son atelier et peignait une illustration de l’Évangile. Sa peinture relève à la fois de ses dons, de sa foi et du fruit de la Lectio divina communautaire
©Bénédictines de Vanves
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Nous sommes à six jours de Noël… et la liturgie nous donne de revisiter le moment décisif qui a permis la venue du Christ Jésus parmi nous. Ce moment, vous l’avez reconnu, c’est l’épisode de l’Annonciation de l’ange à Marie. Ce sont ces instants inouïs où l’ange Gabriel annonce à Marie, une jeune fille vierge, « d’être sans crainte car elle a trouvé grâce auprès de Dieu » et qu’elle « va concevoir et enfanter un fils qu’elle nommera Jésus… ». Ce fils « sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut » , « le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père » et « son règne n’aura pas de fin » (Lc 1,30-33)… Quelle annonce !! Et comment rendre compte de ce moment ?
Une façon de le raconter est cette peinture de Sœur Marie-Boniface. Le ton est de suite donné par les couleurs chaudes utilisées : d’emblée nous sommes conviés à entrer dans une scène d’intimité, d’intériorité et de confiance.
Nous voyons Marie, seule, qui est simplement assise. Oui, Marie est seule, l’ange n’est pas représenté. Pourtant, ne percevons-nous pas sa présence par le regard et l’attitude tout entière de Marie ? Et puis, un ange, ne s’efface-t-il pas au profit de celui qui l’envoie ? En choisissant de peindre, comme d’autres artistes, Marie assise, et non debout ou à genoux, Sœur Marie-Boniface ne veut-elle pas faire un lien avec Néhémie (Né 1,4) qui lui aussi s’assit pour prier ?
Nous nous trouvons donc face à Marie assise, un livre ouvert posé sur ses genoux. Elle semble, à la fois, toute concentrée, toute attentive à sa lecture des Écritures. Marie est en quelque sorte plongée dans sa Lectio divina. Et en même temps, elle est interrompue dans ce dialogue intérieur avec son Seigneur. Interrompue et non pas surprise. Quelle paix et quel calme émanent de son visage. Déjà elle regarde vers celui qui l’a abordée. Elle le regarde avec attention et confiance. Qu’un ange vienne ainsi la trouver ne semble ni l’émouvoir, ni la surprendre. Juste un peu de crainte à cause des paroles qu’elle vient d’écouter… oui, un peu de cette crainte qui relève de la confiance, du respect, de la soumission et qui nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint, cette crainte qui, au fond, est un des sept dons de l’Esprit (Is 11,2).
Déjà le geste de ses mains évoque l’accueil et la bienveillance témoignés par Marie à celui qui lui parle. Ses deux mains grandes ouvertes et pointées vers le ciel, ne soulignent-elles pas aussi le désir de Marie d’être disponible aux choses d’en-haut, aux paroles de l’ange ?
L’ouverture du livre posé sur ses genoux est-elle directement proportionnelle à l’ouverture de cœur et d’âme de Marie ? Subtilement, Sœur Marie-Boniface n’a rien écrit sur les pages ouvertes, laissant ainsi toute la place aux paroles de l’ange, laissant ainsi tout l’espace à l’Esprit pour écrire avec Marie une nouvelle page de l’histoire de Dieu avec les humains…
Trois rais de lumière dirigés vers Marie illustrent le Seigneur venant prendre Marie sous son ombre. De la lumière pour représenter de l’ombre… décidément, avec le Seigneur tout semble à l’envers… En effet, si Dieu est Lumière (Credo de Nicée-Constantinople), c’est bien sous son ombre qu’il prendra Marie. Et l’ombre de Dieu est un lieu de joie (Ps 62,8) et de refuge (Ps 56,2) pour qui s’y abrite ! Marie sait donc qu’elle n’a plus à craindre. D’ailleurs, l’ange lui avait dit : « le Seigneur est avec toi » et cette seule parole ne suffisait-elle pas ?
Grâce au « oui » de Marie, désormais, Dieu va pouvoir s’incarner, et, bientôt, le petit enfant de la crèche, Emmanuel « Dieu avec nous », sera-là avec nous et pour chacun de nous.
Pour conclure, je vous propose cette hymne mariale de l’Avent :
Vierge attentive à la Parole
CFC (s. Marie-Claire) ©CNPL
Vierge attentive à la Parole
Qui modèle ta vie,
Depuis le jour de cet appel
Qui ébranla ton cœur,
Accueille en ton silence
Comme un don de l’Esprit
Tous les enfants de Dieu
Qui errent dans la nuit.
Tu as compris que la Parole
De lumière et de vie
Serait un glaive incandescent
Qui brûlerait nos cœurs ;
Apaise notre angoisse
Quand le feu de l’Esprit
Vient libérer l’amour
Vierge imprégnée de la Parole
Qui éclaire nos vies,
Tu sais quel doute et quel péché
Peuvent saisir les cœurs ;
Sois proche de tout homme
Qui désire l’Esprit,
Réveille en nous la joie
De croire dans la nuit.
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Service de la formation
Vicariat du Brabant wallon
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