Lectio divina – La Toussaint

1er novembre – Évangile de la Toussaint – Matthieu 5,1-12a

En ce 1er novembre, nous célébrons la fête de tous les saints. Pour entrer au cœur de cette bonne nouvelle et nous entraîner sur le chemin de sainteté, l’Église nous donne de nous nourrir de l’évangile des béatitudes, scandé par le refrain « Heureux ». En ces temps d’incertitude, cet appel à être heureux peut être difficile à entendre. Que l’intercession de tous les saints nous aide à accueillir avec un cœur pauvre cet appel à la vraie joie dans la réalité – parfois dure – de notre quotidien. 

« Prier la Parole… pour en vivre » propose une écoute priante de la Parole. Elle est fondée sur la conviction que la Parole de Dieu est vivante et « prend chair » aujourd’hui dans la vie de celui qui l’accueille en vérité. Passant par une compréhension du texte, la recherche de son sens profond, elle achemine naturellement vers un cœur à cœur avec Dieu qui ne peut qu’influer sur l’agir au quotidien.

Cette prière de la Parole est l’héritière d’une longue tradition appelée Lectio divina.

Prier l’évangile de la Toussaint,

Matthieu 5,1-12a

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  • Introduction

Si nous ouvrons notre Bible, nous verrons que l’évangile de ce dimanche se situe au tout début de la vie publique de Jésus. Le passage péricope qui précède nous dit juste que Jésus avait commencé de proclamer : « Convertissez-vous : le Règne des cieux s’est approché » (Mt 4,17). Le Royaume ou le Règne des cieux n’est pas un lieu géographique, ni même une notion abstraite. C’est un événement : l’irruption de Dieu dans la vie de celui qui reçoit sa Parole. C’est pourquoi il appellera dès le début des disciples qui recueilleront et se nourriront de sa Parole (Mt 4,18-22). Toute la vie publique de Jésus sera ensuite une Parole qui nous explicitera cet appel à la conversion et à la sainteté, en vue du Règne de Dieu qui s’approche de nous en Jésus-Christ.

  • Comprendre la Parole (Mt 5,1-12a) – Quelques repères
  • « Jésus monta dans la montagne…» La vie publique de Jésus commence avec un grand discours. Il y en aura cinq dans l’évangile de Matthieu (Mt 5-7 ; 10 ; 13 ; 18 ; 24-25). L’évangile de ce dimanche est le début du premier grand discours que nous connaissons sous le nom de « Sermon sur la montagne » (Mt 5-7). Moïse aussi était monté sur le Sinaï, où il avait reçu les tables de la Loi pour le peuple (Ex 19-20). À son tour, Jésus monte sur la montagne et s’assied pour donner aux disciples une parole d’autorité qui explicitera son précédent appel à la conversion.
  • « Heureux…» Ce Sermon sur la montagne s’ouvre avec huit béatitudes qui désarçonnent : ne nous présentent-elles pas en effet un bonheur dont on se passerait volontiers ? « Heureux ceux qui pleurent » ou « heureux les persécutés », ce n’est pas ainsi que nous nous imaginions être heureux…
  • Huit béatitudes : le chiffre 8 indique la plénitude, l’accomplissement de l’histoire humaine.
  • « Le Royaume des cieux est à eux.» Cette affirmation revient deux fois dans notre évangile, après la première béatitude « Heureux les pauvres de cœur » et après la huitième « Heureux les persécutés », les uns attendant tout de Dieu, les autres pleinement configurés au Christ.
  • Dans l’expression « le Royaumes de cieux est à eux », le Verbe est au présent, puisque Jésus est avec eux, tandis que pour les 6 autres béatitudes qu’elle encadre les verbes sont au futur, induisant une conséquence à certaines attitudes. Et cela crée comme une tension entre le « déjà là » et le « pas encore là ».
  • « Votre récompense est grande dans les cieux.» Les béatitudes nous ouvrent à l’espérance en une récompense « céleste » … qu’il nous est déjà donné de goûter, puisqu’avec Jésus, « le Royaume des cieux s’est approché. » Mais ce Royaume est radicalement différent de ce que nous aurions pu imaginer : il demande une conversion du regard et du coeur.
  • Dans les évangiles, Jésus ne cesse de nous appeler à la vie. Se pourrait-il que ces béatitudes soient, elles aussi, des appels à la vie, à la Vie qui peut germer même au cœur des épreuves ? Mais quelle est cette Vie ? Quelle est cette Vie qui a irrigué la vie des saints ?

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5,1-12a)

1En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
2Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
3« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
4Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
5Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
6Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
7Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
8Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
9Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
10Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
11Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
12Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Écouter la Parole de Dieu et la prier

En vivant un temps de Lectio divina
(d’après la grille proposée par « PRIER LA PAROLE … pour en vivre »)

1er temps

Invoquer l’Esprit Saint au cours d’un bref moment de silence.

  • « Viens Esprit de Sagesse et d’Intelligence,
    viens ouvrir nos cœurs à ta présence,
    viens ouvrir notre compréhension
    à ce que le Seigneur veut nous dire par sa Parole.
    Accompagne-nous dans notre Lectio divina de ce jour. »
  • Ou avec des mots personnels…

2ème temps – Lectio

  • Lire le texte en silence : je repère les mots, les personnages, les mouvements, le lieu… Je me représente la scène… Je relève ce qui me paraît important dans le texte.

Cette étape revêt un caractère plus studieux mais est importante pour « scruter » le texte biblique et lui permettre de véritablement me parler. « Que me dit le texte ? »

3ème temps – Meditatio

  • Relire lentement le texte : je regarde Jésus. Il me parle à travers cette Parole. Qu’est-ce que le texte me révèle-t-il de lui ? Quelle est la foi qui s’y exprime ? Comment ce témoignage de foi résonne-t-il en moi ? Qu’est-ce qui me rejoint aujourd’hui ? En quoi suis-je éclairé-e ? Touché-e ? Interpelé-e ?

Convaincu-e que cette Parole de Dieu s’adresse à moi pour aujourd’hui, je ne me précipite pas pour rechercher des applications concrètes immédiates. Je ne me fixe pas sur moi-même mais sur Dieu en ayant une lecture christocentrique et en m’attachant d’abord à contempler la grandeur et la beauté du Mystère révélé.

4ème temps – Oratio/Contemplatio

  • Relire le texte lentement et laisser monter ma réponse, une prière nourrie des paroles du texte biblique et véritable cœur à cœur : je laisse mon cœur parler librement à Dieu, dans la louange, la demande de pardon, la supplication, l’intercession…

Il ne faut pas avoir peur de consacrer du temps à cette étape. Donner le temps au temps… pour permettre une adhésion du cœur. Le laisser s’ajuster à la disposition intérieure du Christ.

5ème temps Actio

Il y a bien un 5ème temps, car en prolongement à ce temps de prière et par « la grâce de Dieu », la Parole prendra chair dans le concret de ma vie.

Lecture infiniment personnelle, la Lectio divina est aussi une lecture en Église. Il est bon de terminer en priant le Notre Père qui nous replace au cœur de l’Église.

Services Formation et Vie spirituelle
Vicariat du Brabant wallon

Photo : CCO Gerd Altmann de Pixabay

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