Tous les saints priez pour nous
Lors de la fête de la Toussaint, nous pouvons entendre un air qui a parfois pris des couleurs désuètes, des allures de mélodies poussiéreuses, s’étirant à n’en plus finir : la litanie des saints. Et pourtant… si nous creusions un peu pour découvrir le trésor de cette prière.
En effet, une litanie n’est pas d’abord une ‘énumération longue et ennuyeuse’ comme le définit le dictionnaire Larousse ; mais bien une prière au cours de laquelle se répondent un chantre et l’assemblée. L’alternance des voix met déjà d’emblée une rythme dialogal à cette prière, signe de l’étroite relation entre la terre et le ciel, entre Dieu et son Eglise.
Les premières litanies des saints apparaissent vers les 6ème et 7ème siècles. Vers le milieu du Moyen-âge, cette prière trouve la structure et le contenu que nous lui connaissons encore aujourd’hui. C’est dire que c’est une prière bien ancienne dans l’Église et, en même temps, dans son contenu, elle permet une adaptation. En effet, il est possible d’amener des modifications dans l’évocation des saints en prenant par exemple les saints patrons d’un pays, de la région. Également au cours des ans, la liste des saints s’allongeant, certains saints ont été remplacés par de plus récents. Signe d’une Église à la fois universelle et particulière et bien intégrée dans son époque.
La litanie des saints est chantée lors de certaines grandes célébrations comme la Vigile pascale, une ordination, l’ouverture d’un conclave. Sa structure est elle-même intéressante.
Elle commence par s’adresser au Christ et termine par une prière d’invocation : délivre-nous, écoute-nous, exauce-nous. Entre les deux, Marie, les anges et les saints sont sollicités pour intercéder avec nous et pour nous. C’est donc l’Eglise toute entière, celle de la terre et des cieux, qui s’adresse à son Seigneur.
« Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer,
une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » (Ap 7, 2-4.9-14)
Chantée lors de la fête de la Toussaint, cette litanie prend tout son sens. Toute l’Eglise est appelée à la sainteté. Entendre cette succession de noms, de vies, d’histoires, nous dit la diversité avec laquelle l’Esprit se manifeste en chacun. Pour être saint, il n’est pas nécessaire de se couler dans un moule prédéfini. C’est moi, dans ma singularité, que Dieu appelle et façonne.
Et quoi de mieux pour nous lancer, oser l’aventure que de regarder la vie de ceux qui nous ont précédés, saints reconnus ou non. Toutes ces personnes dont la vie est finalement semblable à la nôtre, avec ses joies et ses difficultés, ses temps forts et ses temps creux.
Ces saints qui partagent un point commun essentiel vers lequel nous tendons : ils ont mis du mieux qu’ils pouvaient leurs pas dans ceux du Christ, ils n’ont eu de cesse de revenir à la Source et d’y trouver leurs forces. Ils ont tâché de tout leur être et avec humilité d’être semblables à Lui.
Nous vous proposons, pour prier en ce temps de Toussaint, d’écouter une litanie des saints chantée par la Communauté du Chemin Neuf.
En écoutant le rythme entrainant des djembés qui mettent en musique ce chant, me vient l’image d’une longue procession dont il y a un début, le Christ, mais pas de fin. Car nous sommes tous, et chacun personnellement, invités à nous mettre aussi à la suite du Christ et à la suite de ceux qui nous ont précédé. Nous, nos enfants et tous ceux qui viendront après nous.
Puissions-nous en écoutant ce chant, être pris dans cette ronde joyeuse tournée vers le Christ, attraper la main d’un saint ou l’autre qui nous inspire pour aujourd’hui, nous mettre avec eux, dans la ligne droite des Béatitudes. « Heureux ceux qui… »
Nous en avons bien besoin aujourd’hui. Laissons résonner notre espérance !
Bonne écoute !
Service Formation et Vie Spirituelle
Vicariat du Brabant wallon
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